Avec le lancement de la 309 en 1985, Peugeot poursuit le renouvellement de sa gamme initié trois ans plus tôt. Dès 1987, une version musclée est proposée, bénéficiant de l’expérience de la 205 GTI 1.9.

Dévoilée au Salon de Paris en octobre 1985, la 309 se présente comme une 205 agrandie dont elle reprend d’ailleurs plusieurs éléments de carrosserie, économie de production oblige. D’abord disponible en carrosserie à cinq portes, la 309 est proposée en version trois portes dès février 1987. L’idée de lui apposer le sigle magique GTI et de l’équiper de la mécanique de la plus sportive des 205 ne se fera pas attendre.

Lorsque les amateurs de petites bombes deviennent des pères de famille, le gabarit de la 205 GTI ne suffit plus. L’arrivée de la 309 GTI, disposant des mêmes performances et atouts que sa cadette, est donc saluée avec enthousiasme. Jusque-là, c’est la GT et son moteur de 105 ch qui jouait le rôle de locomotive de la gamme 309, mais son châssis commun aux autres versions ne permettait pas une conduite sportive réellement efficace. En récupérant la transmission, les suspensions, le train avant et le freinage de la 205 GTI, la 309 du même nom va s’offrir le comportement stable et équilibré d’une vraie sportive tout en gardant un air de voiture familiale !

De 1991 à 1993, Peugeot Talbot Sport organise le Volant Peugeot Shell, une formule de promotion réservée aux pilotes de 309 GTI 16 Groupe N disputant le championnat de France des Rallyes. 

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Un projet Simca-Talbot

Après le rachat de la branche européenne du constructeur américain Chrysler par PSA en août 1978, l’ensemble des anciennes filiales prend le nom de Talbot-Chrysler et Talbot-Simca pour le réseau français. La succession des appellations en peu de temps pour un même modèle (Chrysler-Simca, Talbot-Simca, puis Talbot seul à partir de 1981) déroute la clientèle et les ventes des anciens modèles tels que l’Horizon s’effondrent, tandis que la nouvelle berline haut de gamme Tagora est un échec commercial. La marque commence à connaître de sérieux problèmes accentués par le fait que les gammes réunies de Talbot et Peugeot manquent d’homogénéité. En 1983, sort la petite 205 qui va sortir Peugeot du gouffre financier. Le constructeur de Sochaux en profite alors pour se débarrasser définitivement de Talbot l’année suivante. Le projet C28, sensé remplacer l’Horizon, sur lequel travaillait le bureau de style de Talbot depuis 1982, verra donc le jour sous les auspices de Peugeot et la dénomination 309. Pour autant, ce n’est pas l’équipe habituelle du bureau d’étude de Peugeot qui poursuit le développement du prototype C28. Il est en effet confié au centre de style avancé sous la direction de Gérard Welter.

La Peugeot 309 GTI possède un air de famille indéniable avec la 205 GTI 1.9 dont elle reprend notamment les jantes en alliage de 15 pouces. 

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Cousine de la 205

Il s’agit d’intercaler la C28 dans la gamme Peugeot entre la 205 et la 305, cette dernière devant être remplacée par la 405 en 1987. Ce modèle devait donc être une berline compacte et d’emblée Alain Pottier, le chef de projet, se retrouve devant le dilemme de choisir entre une carrosserie de type bicorps comme la petite 205 ou tricorps comme la 305. Toute la subtilité du designer consiste donc à définir une carrosserie berline «deux corps et demi» dont la longueur (4,05 m) se trouve entre les 3,70 m de la 205 et les 4,26 m de la 305. Autre impératif, plus économique celui-là, la 309 doit reprendre un maximum d’éléments structurels de la 205, en se détachant des lignes de celle-ci, tout en restant dans l’esprit du nouveau style Peugeot. Ainsi, la 309 de première génération, qui est lancée en octobre 1985, récupère notamment les portières de la 205 et les structures avoisinantes comme les charnières, les poignées ou les systèmes lève-vitres. Ne faisant pas toujours l’unanimité quant à ses lignes, la 309 va être sérieusement restylée en 1989. L’ensemble de la gamme 309, y compris la version GTI, est remplacé par la 306 à partir de juillet 1993. 

François Delecour (à droite) et son coéquipier Christian Gilbert ont disputé le championnat de France des Rallyes en 1989 et 1990 avec une 309 GTI engagée par les Concessionnaires Peugeot France.

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Un lion sous le capot !

Suivant l’exemple de la précédente 205 GTI, Peugeot décide  de produire une version plus musclée de sa 309, deux ans à peine après son lancement. Le moteur choisi pour équiper cette nouvelle 309 GTI est le quatre cylindres XU9-JA (D6B) de 1 905 cm3 développant 130 ch à 6 000 tr/min, permettant une vitesse de pointe de 206 km/h et le 1 000 m départ arrêté en moins de 30 secondes ! Deux millésimes plus tard, en 1990, la 309 GTI Phase 2 hérite du brillant moteur de 1 905 cm3 à 16 soupapes de la 405 MI 16. La puissance grimpe alors à 160 ch à 5 600 tr/min et la vitesse maximale à 220 km/h. Extérieurement, elle ne se distingue de la version 130 ch que par des détails comme les joncs de pare-chocs et latéraux noirs au lieu de rouge précédemment. Sportive efficace, la 309 GTI sera choisie pour remplacer la 505 dans le Trophée Peugeot dès 1988. Cette compétition monotype organisée sur les principaux circuits français sera remportée successivement par André Bourdon en 1988 et 1989, puis Jean Lallier les deux saisons suivantes. Régulièrement, des figures nationales du sport automobile comme Jean-Pierre Beltoise, Jean-Pierre Jabouille, Jacques Laffite ou Jean-Louis Schlesser étaient invitées à disputer quelques épreuves de ce championnat.

Avec son comportement sportif exceptionnel, la Peugeot 309 GTI 16S lancée en 1990 reste une référence absolue parmi toutes les GTI.

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Peugeot 309 GTI Phase 1 de 1987

•?Moteur : Type XU9-JA, 4 cylindres en ligne, transversal avant

•?Cylindrée : 1 905 cm3

•?Alésage x course : 83 mm x 88 mm

•?Puissance : 130 ch DIN à 6 000 t/mn

•?Alimentation : injection Bosch LE2-Jetronic

•?Allumage : électronique transistorisé Bosch

•?Distribution : arbre à cames en tête, 2 soupapes par cylindre

•?Transmission : aux roues avant, à 5 rapports + M.A.

•?Pneumatiques : Michelin 185/55 VR 15 (AV et AR)

•?Freins : système hydraulique assisté, disques (ventilés à l’avant)

•?Longueur : 405 cm

•?Largeur : 162,8 cm

•?Hauteur : 138 cm

•?Empattement : 247 cm

•?Voie avant : 141 cm

•?Voie arrière : 137,8 cm

•?Poids (à vide) : 930 kg

•?Vitesse maximale : 206 km/h

Une histoire de numéro

La 309 est un modèle à part dans la lignée de la marque au lion. Depuis 1929 en effet, les voitures produites par Peugeot sont toutes identifiées par une numérotation à trois chiffres qui permet leur repérage rapide dans la gamme et la chronologie de cette marque. Le premier chiffre indique sa famille et sa taille, le deuxième est systématiquement un zéro. Il constitue le lien entre l’appartenance à cette famille et la génération du véhicule qui est indiquée par le troisième chiffre. La 309 voit le jour à l’époque de la génération des 5 (205 à 605) et sa numérotation en marge de l’appellation habituelle s’explique par le fait que ce modèle constitue l’héritage du groupe Simca-Chrysler qui avait été repris par PSA Peugeot-Citroën en 1978.