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WM Peugeot
À la fin des années soixante, plusieurs constructeurs artisanaux français se lancent dans l’aventure de la compétition automobile. La qualité de réalisation et les performances de ces petites voitures sportives sont très honorables, et des marques comme Jidé, CG, Fournier-Marcadier, Ligier ou WM se font régulièrement leur place aux côtés des constructeurs industriels dont elles utilisent, en les modifiant, les mécaniques produites pour les modèles de grande série. Le premier choc pétrolier de 1973 met un terme à l’existence de la plupart d’entre elles, mais WM s’est toujours accroché à ses projets ambitieux et l’écurie privée parvient enfin à aligner une voiture aux 24 Heures du Mans de 1976.
La WM P82 à moteur V6 PRV de 2.8 Litres Turbo sera engagée en Groupe C aux 24 Heures du Mans de 1982 où elle abandonnera. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Heuliez
Le soutien officieux du Lion
Pour autant, tout n’a pas été simple pour Gérard Welter et Michel Meunier, les fondateurs de WM sept années auparavant et le parcours sera ardu avant de pouvoir concrétiser leur rêve. En 1969, les deux associés sont alors employés au Bureau des Études de Peugeot à La Garenne-Colombes et c’est tout naturellement à partir d’éléments de ce constructeur qu’ils conçoivent leurs premiers prototypes P69 et P70 dans un modeste local installé à Thorigny en Seine-et-Marne. Ils sont soutenus dans leur projet par tout un groupe de passionnés de compétition comme eux : José Mailhé ainsi que les frères Denis et Xavier Mathiot, ce dernier fera d’ailleurs partie de l’équipage de la première WM alignée au Mans. À cette époque, si Peugeot suit attentivement l’avancement de leurs travaux, la firme de Sochaux ne s’engage pas officiellement. Ce n’est que pour l’édition 1976 des 24 Heures que Gérard Welter obtient un appui technique et financier du constructeur et qu’il peut enfin engager sa P76 dans l’épreuve sarthoise.
Responsable du style extérieur de Peugeot à partir de 1975, Gérard Welter, le co-fondateur de WM, a fini sa carrière en tant que directeur du centre de style de la marque de 1998 à 2007. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Peugeot
Courir après le temps
Dès sa première participation aux 24 Heures du Mans, l’ambition de la petite écurie WM n’est pas de remporter l’épreuve, elle n’avait pas d’illusions sur ce point. Son ambition est de battre des records de vitesse en travaillant sur l’aérodynamisme de ses prototypes. Depuis l’année précédente, Gérard Welter est devenu responsable du style extérieur de Peugeot, ce qui explique la finition toujours très soignée des voitures conçues chez WM. Voiture bien née, la WM P76 est utilisée pendant plusieurs saisons, subissant quelques modifications au fil du temps. Le châssis initial évolue jusqu’au début des années 1980, prenant l’appellation P78, P79/80 puis P81. Dès 1977, son V6 PRV atmosphérique est équipée d’un turbo KKK qui lui confère une puissance de 400 ch, permettant à la WM de franchir le cap des 300 km/h. En 1987, l’équipe WM s’est fixée l’objectif d’être la première à dépasser la vitesse de 400 km/h sur le circuit du Mans. Dans ce sens, elle établit un record quelques jours avant l’épreuve, en utilisant un tronçon de l’autoroute A26 nouvellement construite. Ce 4 juin, François Migault atteint la vitesse de 416 km/h au volant de sa P87, ce qui constitue alors le record du monde sur route. Malheureusement, aux 24 Heures disputés quelques jours plus tard, si l’une des deux WM engagées pulvérise le record de vitesse aux essais ( 381 km/h), aucune d’elles ne termine la course.
La WM P69, ici à Monthléry en 1969, celle par laquelle tout a commencé, était basée sur le châssis et le moteur de 1 130 cm3 de la Peugeot 204 cabriolet. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Peugeot
Le « Projet 400 »
Pour l’édition de 1988, WM affiche toujours son challenge qu’elle appelle le « Projet 400 » et elle aligne deux voitures, une P88 (n° 51) pour l’équipage Claude Haldi-Roger Dorchy et une P87 modifiée (n° 52) pour Pascal Pessiot et Jean-Daniel Raulet. Aux essais, la n° 52 obtient le 22e temps (3’34’’65) avec une vitesse de pointe de 376 km/h, tandis que la n° 51 signe le 36e chrono (3’41’’48) à la vitesse maxi de 380 km/h. Pendant la course, la voiture de Pessiot et Raulet abandonne à la 5e heure, victime de sa transmission. Tous les espoirs reposent donc sur la deuxième voiture et ils n’allaient pas être déçus. Peu avant 21 heures, après un premier chrono à 394 km/h, Roger Dorchy est en effet enregistré à 405 km/h dans la ligne droite des Hunaudières ! Mais la jolie P88 ne devait pas se remettre de cet exploit historique car elle abandonne à la 11e heure, à cause d’une surchauffe de son moteur. WM revient au Mans en 1989 pour une dernière chevauchée qui se fera sans exploit, mettant un terme à l’aventure de ce constructeur sous cette appellation.
Le 11 juin 1988, Roger Dorchy établit le record absolu de 405 km/h sur le circuit du Mans. La WM P88 n° 51 porte l’élégante livrée verte et blanche du carrossier Heuliez, alors principal sponsor de l’équipe. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Heuliez
WM aux 24 Heures du Mans
L’équipe WM a participé à l’épreuve mancelle de 1976 à 1989. Sur trente-deux engagements, les WM, qui ont toujours été équipées du moteur V6 Peugeot PRV, ont terminé neuf fois leur course et se sont classées à huit reprises entre la 4e et la 17e place. Il faut aussi ajouter une disqualification en 1985, après l’arrivée (24e position) pour poids non conforme. Le meilleur classement a été réalisé en 1980 par la P79/80 pilotée par Guy Fréquelin et Roger Dorchy qui ont terminé à la 4e place à 180, 593 km/h de moyenne. Après plus d’une année d’absence, l’écurie basée à Lagny en région parisienne est revenue au Mans en 1990 sous l’appellation WR (Welter Racing), toujours en association avec Peugeot pour la motorisation.
Un exploit historique
La 56e édition des 24 Heures du Mans de 1988 est marquée par le record de la plus haute vitesse jamais enregistrée sur ce circuit. Cet exploit est réalisé par Roger Dorchy au volant de sa WM-Peugeot P88 qui atteint les 405 km/h dans la longue ligne droite des Hunaudières. Ce record n’a jamais été battu depuis, car des chicanes de ralentissement ont été ajoutées à partir de 1990. Ce chiffre symbolique de 405 km/h est repris par Peugeot dans sa communication, car cet exploit médiatique tombe au bon moment pour soutenir la nouvelle berline 405 lancée à la même époque ! Quelques jours plus tôt, lors des essais, Roger Dorchy avait atteint 408 km/h, mais sa performance ne put être validée officiellement car le système d’enregistrement chronométrique n’était pas branché...