Porsche Boxster

Une nouvelle voie

En 1997, Porsche lance son premier modèle entièrement nouveau depuis près de deux décennies. Son nom, Boxster, évoque à la fois l’architecture Boxer de son moteur et sa carrosserie Roadster.

De conception inédite, ce modèle vient étoffer une gamme Porsche réduite à l’unique 911 (type 993) depuis deux millésimes après l’arrêt en 1995 des modèles 928 et 968 à moteur avant. L’idée du Président de Porsche AG, Wendelin Wiedeking, est à l’époque d’élargir la clientèle de la marque en rendant accessible un cabriolet sportif rappelant les Roadster légendaires 356 Speedster et 550 Spyder.

Sur cette vue fantôme issue du catalogue d’usine on distingue la position centrale du moteur ainsi que les deux radiateurs d’eau logés dans le pare-chocs avant. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Porsche

Pour supporter la comparaison avec la 911, la voiture fétiche historique de la firme de Zuffenhausen, le Boxster reçoit la lourde tâche d’apporter un nouveau souffle tout en respectant les critères attendus chez une Porsche. Le pari est réussi, car lorsqu’il est présenté au public au Salon de Paris en octobre 1996, le Boxster est accueilli comme un pur produit Porsche. Au-delà des modes et des tendances du moment, ce modèle possède un style original. Il représente ce qu’il se fait de mieux à l’époque en matière de technique, de sécurité et de confort de conduite dans sa catégorie des Roadsters sportifs.

La capote en toile, logée sous le capot moteur derrière les deux sièges, se déplie électriquement en 12 secondes, la voiture devant être à l’arrêt. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Porsche

Une baby Porsche

Après l’arrêt de la 928 et de la 968, Porsche se doit de renouveler sa gamme et tenter de sortir de la situation financière difficile dans laquelle l’entreprise se trouve à l’époque. Il s’agit également de lancer un modèle pouvant séduire un public que la précédente tentative de «démocratisation» du constructeur, avec le coupé 924, n’avait pas réussi à fidéliser. Les premières ébauches de la Boxster remontent à une étude datant du début des années 1980, en association avec Seat qui devient le Projet 984, appelé en interne Porsche Junior. Le concept est de proposer une petite sportive à moteur arrière offrant une puissance de 150 ch maximum et à un prix très abordable. Le krach boursier de 1987 met le projet en sommeil pendant plusieurs années et il faut attendre 1992 pour qu’il soit relancé et validé. Un premier prototype est dévoilé en avant-première au Salon de Detroit en janvier 1993 et la version définitive, baptisée Porsche Boxster 986, est présentée au Salon de Genève en mars suivant, puis est mise en production trois ans plus tard. Le Boxster a été dessiné par le styliste hollandais Harm Laggay, qui avait précédemment travaillé sur le roadster BMW Z1. Pour Porsche, on lui devait déjà la 924 et il dessinera ensuite les 911 de 1997 à 2004, ainsi que le SUV Cayenne de 2002 et la Carrera GT de 2003. Le Boxster va rencontrer un joli succès commercial (102 650 exemplaires de la version 986 vendus de 1996 à 2004) et contribuer ainsi au redressement de Porsche.

Le tableau de bord affirme une ergonomie remarquable, avec toujours le gros compte-tours, juste en face du champ de vision du conducteur.© IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Porsche

Fidèle au Flat-six

Le nouveau Boxster 986 va mettre les fidèles du constructeur allemand d’accord en adoptant un moteur à six cylindres opposés à plat, type Boxer, le fameux Flat-six qui est la marque de fabrique de Porsche. Toutefois, pour la première fois dans l’histoire de la firme de Stuttgart, il est refroidi par eau et est doté d’une distribution à quatre soupapes par cylindre. Le moteur est nouveau et de conception moderne, avec un bloc et des culasses en alliage d’aluminium, des cylindres traités au Lokasil et des pistons allégés. Il dispose également d’un allumage sélectif cylindre par cylindre, d’une distribution variable des soupapes d’admission (type VarioCam) et d’une gestion électronique intégrale Bosch. Il est associé à une transmission manuelle à 5 rapports d’origine Audi ainsi que, proposée en option, d’une boîte automatique à 5 vitesses type « Tiptronic S » avec commande par touches au volant. Avec la transmission automatique, la vitesse de pointe perd une dizaine de km/h. Le système de freinage monobloc est issu de la compétition. Il a été conçu initialement pour la Porsche 956 de Groupe C et c’est la première utilisation sur une voiture sportive de série. La structure du châssis et la carrosserie sont composées de tôles d’acier galvanisé double face en trois épaisseurs différentes et certaines parties sont soudées au laser. La grande rigidité de l’ensemble est assurée par les différents éléments de carrosserie en forme de caissons, un berceau auxiliaire à l’arrière, un arceau de sécurité derrière les deux sièges et un second, intégré à l’encadrement du pare-brise.

Pour la première fois dans l’histoire de la marque Porsche, un nom est choisi pour l’appellation d’un modèle au lieu des traditionnels chiffres. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Porsche

Versions et évolutions

Le premier Boxster, type 986, qui est produit de 1996 à 2004, n’est équipé au début que du Flat-six de 2,5 litres développant 204 ch. Le manque de puissance est amélioré dès le millésime 2000 avec l’adoption d’un moteur de 2,7 litres offrant 220 ch, tandis que la version plus sportive Boxster S, qui se distingue extérieurement par une double sortie d’échappement, est motorisée par un 3,2 Litres de 252 ch. La 986 Phase 2 est présentée en 2002 et voit la puissance des deux moteurs disponibles passer à 228 ch pour le 2,7 L et 260 ch pour le 3,2 L ; le 2,5 L étant retiré du catalogue. En 2005, le Boxster Type 987 remplace le 986 et un coupé baptisé Cayman en est issu. Suivront le Type 981 en 2012 et le Type 718 en 2016 avec des versions Boxster S, GTS et Spyder. Dans le même temps, la gamme de motorisation s’étoffe, allant du 2,7 Litres de 265 ch au 3,8 Litres de 375 ch.

Fiche technique

Porsche Boxster 986 (1997)

• Moteur : Type M 96/20, 6 cylindres opposés à plat, longitudinal central arrière

• Cylindrée : 2 480 cm3

• Alésage x course : 85,5 mm x 72 mm

• Puissance : 204 ch à 6 000 t/mn

• Alimentation : injection séquentielle Bosch

• Allumage : gestion Bosch Motronic M5.2

• Distribution : double arbre à cames en tête par banc, 4 soupapes par cylindre

• Transmission : mécanique, aux roues arrière, 5 rapports + M.A.

• Pneumatiques : 205/55 ZR 16 (avant) et 225/50 ZR 16 (arrière)

• Freins : disques ventilés, diamètre 29,8 cm (avant) et 29 cm (arrière)

• Longueur : 431,5 cm

• Largeur : 178 cm

• Hauteur : 129 cm

• Empattement : 241,5 cm

• Voie avant : 146,5 cm

• Voie arrière : 152,8 cm

• Poids (à vide) : 1 250 kg

• Vitesse maximale : 240 km/h

L’esprit Boxster

La première brochure commerciale de la Porsche Boxster, éditée par la firme « Dr. Ing. H.c. F. Porsche AG » en août 1996, se termine par un texte évoquant la philosophie voulue par les créateurs de ce nouveau modèle : « On prétend souvent que les besoins de base de l’homme sont satisfaits depuis longtemps et que le problème se trouve dans le superflu, la surconsommation. Chez Porsche nous nous permettons d’avoir notre propre opinion sur la question. Nos besoins de base sont en principe purs et authentiques. Ils ne peuvent être satisfaits par des produits de substitution. Un conducteur Porsche veut ceci, ni plus ni moins.../... Le Boxster a été conçu dans cette optique. Il répond à des besoins simples et authentiques. Car il est signé Porsche » !