PORSCHE 908/3 1970

Cette collection est une adaptation de Porsche Racing collection  - Éditeur : Centauria Editore s.r.l. 

Grâce à son poids très réduit, cette barquette qui assure la domination de Porsche dans la Targa Florio 1970 s’impose aussi au Nürburgring

Créée en 1968 pour la catégorie Prototypes Groupe 6 du nouveau championnat international des marques, la Porsche 908 à moteur 3 litres risque pourtant d’être remplacée dès l’année suivante par la nouvelle 917. Cette puissante Sport de 5 litres développée après le changement de règlement qui, en 1969, abaisse le nombre minimal d’exemplaires produits de 50 à 25 (plus à la portée d’un « petit » constructeur comme Porsche) est compétitive, mais elle manque d’agilité sur les circuits tortueux de la Targa Florio et du Nürburgring, apanages de la 908. En 1970, alors que la 917 arrive à maturité, Porsche développe la très légère 908/3 avec laquelle elle confirme son hégémonie en Sicile et en Allemagne. 

La 908/3 de Redman et Siffert à la Targa Florio 1970. Avec cette victoire, les deux pilotes portent à 5 les succès consécutifs de Porsche dans cette épreuve d’endurance sicilienne. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. 

La 908/3 est produite à une dizaine d’exemplaires, dont près de la moitié sert aux essais et aux mises au point. Pour la Targa Florio, le 3 mai 1970, quatre 908/3 sont engagées par les écuries partenaires officielles de Porsche : la britannique John Wyer Automotive (future Gulf) et l’autrichienne Salzburg. On est alors à la cinquième manche d’un championnat qui voit déjà Porsche – et la 917K perfectionnée – largement en tête avec trois victoires et une deuxième place. Mais la firme allemande souhaite continuer la série de succès de la 908/2, principale responsable du titre conquis la première année, et s’offrir une dixième victoire en terre sicilienne, la cinquième consécutive depuis 1966. L’adversaire le plus coriace pour les trois voitures de J.W. (la Salzburg, deuxième aux qualifications avec Vic Elford et Hans Herrmann, abandonne sur accident dans le premier tour) est la Ferrari 512 S de Nino Vaccarella et Ignazio Giunti, le premier ayant mis plusieurs fois en difficulté les Porsche. Le Finlandais Leo Kinnunen et Pedro Rodriguez sur la n° 40 attaquent immédiatement, mais le Mexicain est fiévreux et dans le second relais il est distancé par l’équipage italien qui, grâce à l’expérience du Palermitain Vaccarella, précède aussi la n° 12 de Jo Siffert et Brian Redman. Celui-ci adopte une stratégie d’attente ; dans le septième tour, il profite d’un arrêt au stand de la Ferrari pour prendre le commandement de la course, qu’il conserve jusqu’à l’arrivée. Dans ses roues, Leo Kinnunen verrouille sa deuxième position et relègue la Ferrari 512 S à la troisième place.

Toujours à la Targa Florio 1970, la Ferrari 512 S de Vaccarella et Giunti, qui finit à la troisième place derrière les deux Porsche de l’équipe John Wyer, traverse ici un village de Sicile. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. 

La 908/3 châssis n° 008 victorieuse des 1000 km du Nürburgring 1971, pilotée par Vic Elford, est dotée des dérives introduites cette même année.  © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. 

Consécration au « Ring »

Quatre semaines et deux courses plus tard, l’histoire se répète aux 1000 km du Nürburgring où s’exprime la même 908/3 (châssis n° 008) pilotée cette fois par Vic Elford et Kurt Ahrens Junior. Les deux pilotes qui courent pour Salzburg précèdent leurs coéquipiers Hans Herrmann et Richard Attwood en condamnant encore à la troisième place la 512 S de Nino Vaccarella et John Surtees. Siffert et Redman, qui entre‑temps ont remporté les 1000 km de Spa avec la 917K, abandonnent après 22 tours. La petite 908/3 a encore une fois répondu aux attentes, mais ses réussites sont masquées par celles de la 917K qui, le 13 juin, avec Herrmann et Attwood, offre à Porsche sa première victoire historique au Mans en assurant la victoire au championnat.

[la même voiture gagne, mais avec des pilotes différents]

En 1971, la 908/3 retourne en Sicile et au Nürburgring mais le résultat n’est plus le même. La voiture, bien qu’elle ait bénéficié d’améliorations, n’est plus imbattable à la Targa Florio où l’avantage échoit aux Alfa Romeo 33/3, les seules à inquiéter Porsche qui réussit quand même à décrocher son troisième titre de suite. Aux 1000 km du Nürburgring, la 908/3 (toujours avec le châssis n° 008) se rachète en signant sa troisième victoire, cette fois avec Vic Elford et Gérard Larrousse, sous les couleurs de l’écurie Martini Racing qui place en troisième position Gijs Van Lennep et Helmut Marko. Au milieu, le triplé est complété par la J.W. de Siffert et Rodriguez. En 1972, avec le nouveau championnat du monde pour marques, les Sport de plus de 3 litres sont exclues et Porsche se retire en cédant les 908/3 à des écuries privées qui les utilisent dans diverses formules jusqu’en 1974. 

Jo Siffert et Brian Redman

Jo Siffert et Brian Redman apparaissent souvent dans les annales du sport automobile. Le premier a eu une brève carrière brisée par un accident mortel à Brands Hatch en 1971, à 35 ans. Pour le Suisse, outre la victoire à la Targa Florio 1970, il faut ajouter celles de Daytona et de Sebring en 1968 et de Watkins Glen en 1969, plus deux victoires de catégorie au Mans, deux Grands Prix de Formule 1 (en 1968 et 1971) et un championnat national de motocyclisme en 350 cm3 remporté dans son pays en 1959. Le Britannique Brian Redman affiche trois saisons de succès avec l’équipe John Wyer sur Ford et Porsche, entre 1968 et 1970. Parmi les courses remportées figurent cinq éditions des 1000 kilomètres de Spa, plus deux victoires de catégorie au Mans en 1978 et 1980 sur Porsche 935.

Jo Siffert et Brian Redman pendant la remise des prix de la Targa Florio le 3 mai 1970. Deux semaines plus tard, l’équipe remporte aussi les 1000 km de Spa sur une 917K. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. 

Fiche technique - PORSCHE 908/3 1970

  • Moteur 8 cylindres boxer, arrière central
  • Cylindrée 2 997 cm3
  • Puissance 363 ch à 8 400 tr/min
  • Couple 365 Nm à 6 600 tr/min
  • Distribution 1 ACT par banc, 2 soupapes
  • Alimentation injection Bosch
  • Boîte de vitesses type 910 à 5 rapports
  • Vitesse maximale 275 km/h
  • Accélération 0-100 inc.
  • Châssis monocoque en aluminium
  • Suspensions avant à quadrilatères
  • Suspensions arrière multibras
  • Freins à disques ventilés et forés
  • Carrosserie fibre de verre et résine
  • Largeur 1 950 mm
  • Hauteur 675 mm
  • Empattement 2 300 mm
  • Voies 1 542 / 1 564 mm
  • Poids (à vide) 545 kg
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