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Porsche 356
Porsche 356
Celle par qui tout est arrivé
Conçue en 1948, la 356 est le premier modèle de la marque Porsche. Elle va marquer définitivement la philosophie du constructeur faite de simplicité et de perfectionnisme.
Paradoxalement, la 356 est la dernière voiture à la conception de laquelle participa le fondateur de la marque Ferdinand Porsche, mais la première à porter son nom... Étroitement dérivée à ses débuts de son aînée, la populaire Volkswagen, la Porsche 356 est à l’origine d’une lignée de sportives légendaires, dont la 911 qui lui succèdera, lançant ainsi la réputation jamais démentie du constructeur de Stuttgart.
Les lignes de la 356 sont immédiatement reconnaissables et sont devenues emblématiques de Porsche au point qu’on les retrouve toujours, après maintes évolutions et déclinaisons, dans les modèles de la marque sept décennies plus tard. Dans les années trente, alors qu’il dirige le bureau d’études qui planche sur le projet KdF Volkswagen, Ferry Porsche rêve de construire une voiture sportive qui porterait son nom. Passionné depuis longtemps par le pilotage, il considère l’automobile comme autre chose qu’un simple moyen de transport, et comme il connaît parfaitement la structure et la mécanique de la Volkswagen, il devine qu’il pourrait en concevoir une dans une version sportive. Les premiers dessins d’un modèle de ce type apparaissent en 1939 et serviront de base pour l’Étude Porsche n°356 après la guerre.
Environ un tiers des Porsche 356 sera produit en version découvrable (Cabriolet, Roadster, Speedster). © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Porsche
La première Porsche
Avec la 356, l’objectif de Ferry Porsche consiste à construire une bonne voiture pour son propre plaisir. Mais il apparait clairement à l’époque que ceux qui souhaitent acquérir ce type de sportives sont nombreux et il va faire en sorte de les satisfaire en mettant à leur disposition un modèle performant et de qualité que l’on pilote plus qu’on ne conduit. Le projet redevient d’actualité en juin 1947, sous le code 356 dans le système de numérotation interne instauré par le bureau d’études Porsche depuis ses débuts. À noter que ce modèle n’est pas la 356e étude de cette liste, mais la 349e, car, en 1931, Ferdinand Porsche avait en effet donné le numéro 7 à sa toute première réalisation. Le bureau d’études est alors installé dans un bâtiment précaire situé dans le village de Gmünd en Autriche. Le premier exemplaire voit le jour le 8 juin 1948, mais un châssis sans carrosserie avait déjà roulé au mois de mars précédent. La 356 est présentée à la presse le 3 juillet suivant sur le circuit de Berne-Bremgarten en ouverture du Grand Prix de Suisse. Il s’agit d’un cabriolet dessiné par Erwin Kommenda construit dans l’atelier de Friederich Weber et comprenant une carrosserie en aluminium montée sur un châssis tubulaire. Cette technique onéreuse sera abandonnée quelques mois plus tard au profit d’une plate-forme soudée en acier portant le code 356/2 et dotée du moteur de la Volkswagen poussé à 40 ch.
La Porsche 356 a fait le bonheur de nombreux pilotes amateurs comme ici aux Coupes du Salon de 1960 sur le Circuit de Montlhéry. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Archives & Collections Dominique Pascal
Production en série
Au vu du succès rencontré par son bolide, Ferry Porsche envisage alors déjà de le produire en petite série. Les 46 premiers exemplaires (comprenant 23 cabriolets dont 6 carrossés chez Beutler en Suisse) sont ainsi construits de façon artisanale dans les locaux de Gmünd. En mars 1949, la nouvelle marque « Porsche Konstruktions GmbH » et la 356 sont présentées officiellement au public lors du Salon de Genève où près de nombreuses commandes sont enregistrées. En avril 1950, après avoir été hébergé temporairement par le carrossier Reutter à Stuttgart, Porsche retrouve ses locaux d’origine de Zuffenhausen, dans la banlieue de cette ville où la véritable production en série peut enfin démarrer. Le cap des 500 exemplaires produits est franchi en mars 1951 et la 10 000e Porsche 356 sort de l’usine cinq ans plus tard ! Le 28 avril 1965, lorsque la dernière Porsche 356 quitte les chaines de Zuffenhausen, pas moins de 79 218 exemplaires en auront été construits, toutes versions confondues.
Parmi les grands succès en compétition de la 356, il y a le Tour de Corse de 1960 remporté par Paul Ernst Strähle et Herbert Linge (ici à droite) avec leur Carrera. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés. Crédits photo © Archives & Collections Dominique Pascal
Quatre générations
Les premières 356 se distinguent par leur pare-brise en deux parties dit « Split-Window » qui sera monté jusqu’en juin 1952. Le seul moteur proposé initialement est le 1 100 cm3 offrant 35 ch qui est épaulé dès 1951 par un 1 300 cm3 (44 ch) ainsi qu’un 1 500 cm3 (60 ch). La puissance de ces deux derniers n’aura de cesse d’augmenter, jusqu’à atteindre respectivement 60 et 110 ch en fin de développement, tandis qu’un 1 600 cm3 de 60 ch apparaît en 1955 ainsi qu’un 2 Litres de 130 ch en 1962. Tous ces moteurs ont en commun leur architecture « Boxer » (4 cylindres opposés à plat) et leur original refroidissement par air forcé dérivant directement de la Volkswagen Coccinelle. Les moteurs les plus puissants, destinés aux versions GS alias Carrera, sont préparés par l’ingénieur Ernst Fuhrmann. Les différentes évolutions de la Porsche 356 sont divisées en 4 générations comprenant des versions Coupé, Cabriolet, Roadster (1952), Speedster (1954), ainsi qu’un Coupé Hard-Top (1960) produit par le carrossier Karman. Le Type 356 A apparaît en 1955 avec une carrosserie plus affinée, si bien que les modèles produits avant cette date seront désormais appelés « Pré A ». La Type 356 B verra le jour en 1959, suivie par la Type 356 C en 1963.
Fiche technique
Porsche 356 A 1600 Coupé (1955)
• Moteur : 4 cylindres à plat opposés, arrière
• Cylindrée : 1 582 cm3
• Alésage x course : 82,5 mm x 74 mm
• Puissance : 60 ch à 4 500 t/mn
• Alimentation : 2 carburateurs double corps inversés Solex 32 PBIC
• Allumage : batterie, bobine et allumeur
• Distribution : arbre à cames central, tiges et culbuteurs, 2 soupapes par cylindre
• Transmission : aux roues arrière, à 4 rapports + M.A.
• Pneumatiques : 5,60 x 15 Sport (avant et arrière)
• Freins : tambours (avant et arrière)
• Longueur : 395 cm
• Largeur : 167 cm
• Hauteur : 131 cm
• Empattement : 210 cm
• Voie avant : 130,6 cm
• Voie arrière : 127,2 cm
• Poids (à vide) : 820 kg
• Vitesse maximale : 160 km/h
Une appellation légendaire
La 356 est la première Porsche à recevoir la prestigieuse appellation Carrera en septembre 1955, avec la Type A 1500 GS quatre arbre à cames en tête développant 100 ch. Le nom Carrera évoque le triomphe de Porsche à la Carrera Panamericana de 1952 lorsque la 356 Super engagée par l’écurie de Fürst Von Metternich remporte la catégorie 1600 Sport. On retrouve les griffes Carrera, Carrera GT et Carrera 2 sur les Porsche 356 jusqu’à la fin de 1964, puis sur la fameuse 911 2.7 RS de 1972. Le label se banalise par la suite en étant apposé sur des versions moins musclées dans un but purement commercial. Au cours des années suivantes, les modèles les plus sportifs de Porsche adoptent le signe RS qui signifie Rennsport (course).