21/04/2024
Légère et aérodynamique, la version course de la première Porsche de route débute au Mans avec deux victoires de catégorie de suite
Author : Cette collection est une adaptation de Porsche Racing collection - Éditeur : Centauria Editore s.r.l.
Read moreEntre 1949 et 1951, lors des premières éditions des 24 Heures du Mans réorganisées après la guerre, plusieurs nouveaux constructeurs appelés à entrer dans l’histoire de la course font leur apparition. Après Ferrari et Jaguar, l’année 1951 marque les débuts de Porsche, firme automobile allemande née en 1948 du bureau d’études fondé par Ferdinand Porsche, créateur de la Volkswagen, et de son fils Ferdinand Ernst dit « Ferry ». Le premier modèle, la 356, passe très vite de la route au circuit, mais le premier engagement officiel aux 24 Heures du Mans de 1951, qui s’achève avec une victoire dans la catégorie « moins de 1 100 cm3 », inaugure une série de succès encore loin d’être terminée.
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La participation de la 356 SL aux 24 Heures du Mans 1951 matérialise l’arrivée officielle de Porsche dans le monde de la compétition. Les apparitions de la jeune marque allemande, qui a ouvert ses portes trois ans plus tôt et produit seulement quelques dizaines de voitures, sont restées jusque-là occasionnelles, à l’initiative de concurrents privés comme Herbert Kaes, Robert Mayer, Petermax Müller et Max Hoffmann, impatients de profiter du potentiel du petit coupé, mais sans résultats notables. Après le lancement des activités sur le site provisoire de Gmünd en Autriche, les Porsche père et fils, un peu avant le transfert à Zuffenhausen (Stuttgart) et l’augmentation de la production à plusieurs centaines de voitures par an, s’engagent directement dans ce qui est déjà une excellente vitrine pour les marques sportives, les 24 Heures du Mans. Ils préparent trois voitures améliorées et allégées et en envoient deux en France, inscrites dans la catégorie « 750 à 1 100 cm3 » sous les numéros 46 et 47, confiées respectivement aux pilotes français Auguste Veuillet et Edmond Mouche et à l’équipage Robert Brunet - Rudolf Sauerwein.
Les deux 356 SL amenées par Porsche au Mans en 1951 sont vues ici aux vérifications techniques avant les essais libres. La n° 47, accidentée au cours de ces essais, ne prendra pas le départ. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés.
La seconde 356 SL, tout juste arrivée de l’usine, est présentée au contrôle technique avant le départ du Mans 1951 où elle est confiée à l’équipage Brunet-Sauerwein. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés.
Premier accident, premier succès
Malheureusement, la seconde équipe voit s’évanouir ses rêves de gloire avant même le départ de la course : un accident lors des essais libres met hors jeu la voiture et RudolfSauerwein, qui est assez sérieusement blessé à une jambe. Au départ le 22 juin, une seule 356 se présente, la n° 46. Veuillet et Mouche peinent un peu lors des premières phases de l’épreuve, mais ils adoptent un rythme régulier et finissent à la 20e place au bout de 210 tours, soit quatre de plus que la deuxième « moins de 1 100 » classée, la française DB Sport de René Bonnet et Elie Bayol. Le duo Veuillet-Mouche récidivera l’année suivante, de nouveau avec une SL, en améliorant leur classement absolu avec une excellente onzième place.
Départ des 24 Heures du Mans 1953 : à gauche, les deux 356 dont celle de Veuillet (n° 49). Elles ne finiront pas la course, mais Porsche remportera la catégorie 1 500 avec la 550 Coupé. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés.
Les 356 sont bientôt complétées par des modèles dérivés dotés de moteurs plus puissants. Ici la 1500 Super du Guatémaltèque Manfredo Lippmann à l’arrivée d’une étape de la Carrera Panamericana 1953. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés.
Après la victoire de catégorie de 1951, les apparitions de la 356 en course se multiplient. La gagnante du Mans de 1951 (numéro de châssis #356/2-063) se distingue particulièrement avec le pilote John von Neumann qui disputera en 1952 de nombreuses courses aux États-Unis et gagnera à Torrey Pines et à Madera Airport. La même année, une 356 SL pilotée par Veuillet triomphe au Circuit de Bordeaux. Le Français espère un triplé l’année suivante en revenant au Mans avec l’Allemand Müller, mais ils doivent abandonner sur problème de moteur. Le même sort frappe la deuxième 356 engagée par l’écurie privée fondée par Gonzague Olivier et Eugène Martin.
La 356 n° 49 avec laquelle Auguste Veuillet recherche (en vain) un troisième succès consécutif au Mans en 1953 en équipage avec l’Allemand Petermax Müller. © IXO Collections SAS - Tous droits réservés.
Auguste Veuillet et Edmond Mouche
Des deux pilotes qui réalisent en 1951 la première victoire de Porsche au Mans avec la 356 SL, Auguste Veuillet est le plus connu pour avoir associé son nom à la marque en devenant avec son entreprise, la société Sonauto, son importateur pour la France. Au volant de la SL, Veuillet signe d’autres succès dont les Coupes du Salon 1951, qui se disputent au moment du Salon de Paris, et la victoire au Circuit International de Vitesse de Bordeaux en 1952. Pour Edmond Mouche, le double succès au Mans représente l’apogée de sa carrière qui comprend aussi deux victoires en catégorie 4 litres aux 24 Heures de Spa 1948 en équipage avec Guy Mairesse (sur Delahaye) et en 1949 avec Henri Louveau (sur Delage), plus une deuxième place au Rallye de Monte Carlo 1949 (sur Hotchkiss).
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